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LE VILLAGE SOUS LES DUCS DE BOURGOGNE
Les origines du villages sont très anciennes. Des pièces de monnaie datant du Bas Empire (fin 2° début 3° siècle) ont été retrouvées en 1776 au lieu-dit "Es ruisseau ", près de l’ancienne voie romaine.
La dénomination latine ci-dessus a évolué en CORBLAYCHIEN (1211), CORBLANCHIEN (1264), COURBLANCHIEN (1331-1376), COURBLAICHAIN (1445), pour devenir à partir du 16° siècle, et au gré des déformations phonétiques COMBLANCHIEN.
La célèbre Abbaye de Citeaux, aux 14° et 15° siècle, les Chartreux de Dijon en 1389, le Prieuré de Losne, le monastère de Saint Vivant deviennent propriétaires à Comblanchien.
Divers petits seigneurs se succèdent jusqu’à la Révolution de 1789. A la veille de celle-ci, Comblanchien dépend toujours du bailliage de Nuits; son église, sous le vocable de la Nativité de la Sainte Vierge est succursale de Premeaux, diocèse d’Autun, archiprêtré de Nuits et auparavant de Vergy.
Les Grands Ducs de Bourgogne
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LE VILLAGE APRES LA REVOLUTION
Exploitation et le développement spectaculaire de ses carrières renommées dès la fin du 19° siècle. Nuit tragique du 21 au 22 août 1944 qui fera de COMBLANCHIEN, l’un des deux villages martyrs de la Côte d’Or.
Après 1789, Comblanchien est toujours un village très pauvre, il compte 200 habitants environ. Un tiers seulement de son territoire appartient aux habitants. Nobles et familles bourgeoises (Prince de Conti, famille Soucelyer de Beaune, Cottot, Le Gouz de Saint Seine etc..) ainsi que les congrégations citées plus haut sont propriétaires du reste du territoire. Après la Révolution, ces domaines ont été vendus en détail et aux enchères aux habitants. Le domaine de M. Le Gouz de Saint Seine a été vendu à titre de bien national.
En cette fin du 19° et début du 20° siècle, avec le développement toujours croissant des carrières, dont les locations sont toujours très rémunératrices pour la commune, de nombreux investissements sont réalisés:
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Période 1940-1944
S’il est une période de l’Histoire qu’on ne peut passer sous silence à Comblanchien, c’est la douloureuse période de l’occupation allemande de 1940 à 1944 _____________________________________________________________________________________________________________________
Du 3 avril au 29 mai 1940, une centaine de soldats français de la Compagnie radio goniométrique 85 1/6, originaire du sud de la France séjourne au village; ils logent chez l’habitant.
Le 17 juin 1940, c’est l’ arrivée des troupes allemandes. Du 17 décembre 1940 à mars 1942, le village est occupé d’une façon irrégulière par diverses unités allemandes. Ils s’installent dans les familles, à un ou plusieurs selon les places. Leurs chevaux et matériels occupent les écuries, granges, cours des cultivateurs qui doivent fournir aux animaux nourriture et litières. Cette occupation, c’est aussi :restrictions, réquisitions, contraintes et menaces ! Début mars 1942 et jusqu’au printemps 1944, les village est donc vide de soldats allemands; mais… le pire est à venir ! A Comblanchien, les idées politiques dominantes depuis longtemps (2è tour des législatives de 1936 :100 voix pour le candidat des Gauches, contre 27 à celui de la Droite), dues au milieu ouvrier des carrières, mais aussi dans les milieux viticoles et agricoles, vont faire de Comblanchien « ce village de carriers et de vignerons » comme le décrit la Gestapo de Dijon, un village résistant. En raison de telles opinions, et pour son attitude courageuse et patriote, le village en subira les conséquences tragiques le 21 août 1944.
La rupture du pacte germano-soviétique en juin 1941, va propulser les militants communistes dans le combat clandestin. Le 10 avril 1942, l’un d’eux, André Lefils est arrêté par les gendarmes de Corgoloin, livré aux Allemands, il est fusillé le 27 avril à Dijon. C’est à Comblanchien le 6 juin 1944, à 23 heures, que se réunissent au lieu-dit « la Perche à l’oiseau », 95 francs-tireurs, qui vont constituer à Arcenant, à 10 kms à l’ouest de Nuits Saint Georges, un groupe F.T.P sous la direction de Maxime Salomon qui est commissaire technique interrégional; ce groupe comprend une quinzaine d’hommes de Comblanchien. Le 15 juin, le maquis est attaqué et deux résistants de Comblanchien, Jean Fiorèse et Ferruccio Borillo sont tués ainsi que quatre autres maquisards. Autre groupe de résistance constitué au village, c’est celui animé par le jeune Claude Henry (20 ans) et son père Max, le groupe Armée secrète de Comblanchien-Corgoloin. Une dizaine de personnes se sont joints à eux, et ont élaboré un plan d’attaque qui leur permettra, au moment voulu, de harceler et de désorganiser la retraite allemande. Claude Henry n’hésite pas à héberger des réfractaires, fait de fausses cartes d’alimentation, effectue des reconnaissances dans les dépôts ennemis et les signale, fait homologuer par l’Etat-major allié un terrain de parachutage. Lâchement assassiné dans la nuit du 21 août 1944, Claude et Max Henry ne connaîtront pas les heures joyeuses de la Libération, pour lesquelles ils ont tant donné !
C’est par une soirée très grise et glaciale qu’arrivent le 17 février 1944, 28 réfugiés du nord de la France, expulsé par l’occupant qui craint un débarquement dans cette région. 20 personnes arriveront encore le 16 mars et 8 juin. Nombre d’entre eux seront sinistrés le 21 août 1944. Vers la fin mars 1944, une section d’environ 35 hommes s’installent au château Deslandes qui domine le village. Ils font partie d’une compagnie de gardes-voies de communications commandée par le capitaine K Schoning, dont le P.C. est à Comblanchien. Ces hommes d’un certain âge pour certains, ne manifeste aucune agressivité envers la population, qui tout naturellement les méprise.
Les 7 et 18 août, des trains sont mitraillés par l’aviation alliée entre Comblanchien et Corgoloin. Ces événements suscitent beaucoup d’espérance pour une libération que l’on croit proche…Hélas ! la réalité de la situation apparaît le soir du 21 août. L’armée allemande est toujours là, et engage une répression punitive contre la population paisible du village « terroriste » marqué à l’encre rouge par les allemands. Ce sera la nuit tragique du 21 août 1944.
Au lendemain du drame, la population est persuadée que les allemands reviendront incendier la partie du village non incendiée, d’autant plus que leur retraite qui se poursuit sur la RN 74, à la fois mouvementée et pittoresque, est assortie à leur arrêt, de réquisitions forcées assorties de menaces ! Les évènements se précipitent. Le 6 septembre, les allemands du château quittent le village, le 8 dans l'après midi des éléments de la 1° Armée française arrivent à Comblanchien. C’est un moment de joie intense, et aussi de profonde émotion d’accueillir, au milieu de nos pauvres ruines tous ces jeunes soldats. Il s’agit, maintenant, de reconstruire ; la tâche est immense et les difficultés nombreuses. C’est d’abord au cours de l’hiver 1944-45, la démolition de pans de mûrs brûlés. Dans l’attente, les sinistrés sont relogés chez des amis, des parents, et dans des baraques en bois à double cloison de 30 m2 environ fournies par le M.R.U (Mouvement pour la reconstruction et l’urbanisme). La reconstruction est achevée en 1955.
La victoire du 8 mai 1945 est accueillie avec joie, mais pas avec le même enthousiasme qu’à la Libération de 1944. Cette guerre, hormis les fusillés, a fait deux tués durant la campagne de 1939-40. Huit prisonniers rentrent de captivité au printemps 1945. La guerre en Indochine fera aussi deux jeunes victimes.
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